Végan Digital

Végan est un mot qui peut être, selon qui le prononce, mélioratif ou péjoratif.

La représentation du végan ennuyeux et moralisateur, qui apporte son boulgour toffu aux barbecues, et qui nous juge comme complices d’un génocide pour ne pas être plus sensible au bien être animal, est bien établie.

Pourtant, il est vrai que nos sociétés occidentales consomment plus de viande que nécessaire, que cette viande n’est très souvent pas produite dans des conditions de respect de la vie dont nous devrions nous satisfaire, et que tant la qualité que la quantité de cette viande semble avoir un impact négatif sur nos états de santé.

Il est vrai aussi que cette viande a un impact écologique¹ qui nuit à notre propre qualité de vie d’homo sapiens.

Il me semble donc que notre mode de vie devrait se tourner vers un consommation de moins de viande, de meilleure qualité, produite dans des conditions de respect des animaux comme de l’environnement. Mais par culture, par goût et par habitude, nos modes de vie changent lentement.

Et bien de la même façon, j’apporte ma spiruline et mon lait d’amande à la conversation sur nos écosystèmes informatiques.

Les réseaux sociaux, fournisseurs d’accès internet, entreprises de publicité et autres GAFAM engrangent des quantités de pognon indécentes au dépend du respect de leurs utilisateurs.

Ils polluent dans la production de leurs matériels² autant que dans la consommation colossale d’énergie que nécessite leur fonctionnement³.

Ils étouffent l’innovation, la concurrence et les structures de tailles humaines par des agressions anti-compétitives⁴⁵.

Ils pillent les propriétés intellectuelles sans aucun respect des droits d’auteur pour alimenter des IA et des algorithmes⁶⁷, emprisonnant leurs visiteurs dans un surconsommation numérique ; et ils attaquent en justice quiconque oserait faire de même avec eux.⁸

Ils déploient des systèmes interconnectés pour traquer les utilisateurs et dresser d’eux des profils afin de les cibler de publicité, de les manipuler dans leurs opinions et dans leurs comportement⁹. Ils vendent ces données aux gouvernements comme aux pirates, quand ils ne les se font tout simplement pas voler.¹⁰

Et avec cet argent vampirisé, ces compagnies enrichissent ceux qui sont déjà immensément riches¹¹, qui se prétendent self-made en oubliant que leurs services de livraisons se sont construits sur des systèmes de routes et de postes qui les ont précédés, leurs systèmes sur un internet qu’ils n’ont pas construit, leurs technologies sur des recherches publiques qu’ils n’ont pas financées. Qui se prétendent self-made après avoir hérité de plus d’argent que n’en verra jamais des familles entières.¹²

Ils s’enrichissent… à grand coup de fraude fiscale.¹³¹⁴

J’aime le steak, mais pas être pris pour un âne. Et je pense que toute notre société devrait réfléchir soigneusement à notre consommation numérique, en même temps qu’à notre consommation de viande.

De mon côté, aucun des GAFAM n’est indispensable à une bonne qualité de vie. J’ai complètement éliminé Amazon et Microsoft, Apple n’a jamais fait partie de mes habitudes, Je n’utilise facebook que pour une unique conversation familiale, et je n’ai même plus l’application installée sur aucun de mes appareils. Pour Google, J’utilise parfois Maps, une version allégée de Youtube, et un Android de-googlelisé appelé e/os. Pour moteur de recherche et navigateur, j’ai choisit DuckDuckGo et Librewolf.

Je vais faire une série d’articles sur mes écosystème digital pour partager mes habitudes, et peut être faire connaître un peu plus ces projets que j’aime suivre et soutenir.

Je saisis parfaitement l’ironie et l’incohérence entre ce que j’écris ici et le fait d’illustrer mes articles avec des images synthétisées par Midjourney. Je te promets, lecteur, que j’ai essayé de dessiner pour cet article, mais c’est si moche…