…et Pangloss disait quelquefois à Candide : « Tous les événements sont enchaînés dans le meilleur des mondes possibles : car enfin si vous n’aviez pas été chassé d’un beau château à grands coups de pied dans le derrière pour l’amour de Mlle Cunégonde, si vous n’aviez pas été mis à l’Inquisition, si vous n’aviez pas couru l’Amérique à pied, si vous n’aviez pas donné un bon coup d’épée au baron, si vous n’aviez pas perdu tous vos moutons du bon pays d’Eldorado, vous ne mangeriez pas ici des cédrats confits et des pistaches.»

— Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin. Candide, ou l’Optimisme ; Voltaire

  Je me suis donc mis au jardinage ! Disposant d’une petite terrasse et de jardinières, je tente l’aventure de la culture avec pour ambition de mettre sur la table fraises et tomates.
Un tour au marché nous a permis d’acheter à un pépiniériste quelques pieds et graines, et plus précieux encore : ses conseils.

Nous avons donc pris un pied de thym, quatre de fraises remontantes, des graines de tomates cœur de bœuf, noires de Crimée (étiquetées à tort comme Russes1), et cerises, ainsi que des graines de persil plat et de coriandre. J’ai aussi acheté (à Monoprix, je l’avoue) des pieds de ciboulette et de basilic que j’ai transposé dans mes jardinières.

Ne sachant pas comment j’allais m’en sortir, nous n’avons pas voulu investir trop largement dans l’entreprise. En guise d’équipement, nous nous sommes limités au minimum : du terreau et le strict nécessaire de l’outillage : binette, petit râteau et petite pelle.

Préparons le terrain

Ma terrasse est cernée d’une haute palissade protégeant des vis-à-vis ; et ainsi elle m’offre un coté sud abrité d’un soleil trop direct et trop chaud. Le coté nord en revanche présente un mur sombre qui garde la chaleur et reste pleinement exposé au soleil tout au long de la journée.
Ainsi je dispose d’une zone de mi-ombre et d’une zone plus chaude. J’ai réparti mes bacs dans ces micro-biomes selon ce que j’espérais y planter.

Les jardinières ayant été laissées à l’abandon pendant 18 mois, elle étaient envahies d’herbes folles. J’ai ratissé tout cela, nettoyé la terre et débarrassé les racines, éliminant ainsi près du tiers de la terre de mes bacs. J’ai eu la (délicieuse) surprise de trouver une terre noire et riche ! J’ai simplement complété par le terreau que nous avions acheté et j’ai commencé mes plantations.

Plantons !

Dans le bac abrité à l’ombre, j’ai planté les quatre fraisiers et semé quelques graines de la campagne Flowers For Bees2 destinées à attirer les insectes pollinisateurs.
Au soleil, j’ai placé le thym et préparé un bac destiné à recevoir les tomates, dont j’ai fais les semis en intérieur dans des boites d’œufs.
J’ai fait le choix de mettre le basilic dans ce même bac ensoleillé malgré le fait qu’il semblerait que cette plante préfère l’ombre, car la pépiniériste m’a expliqué que planté à proximité des tomates, il les protègerait de certaines pestes. J’espère qu’il se développera assez pour assurer cette fonction, et que les-dites tomates lui feront assez d’ombre pour le protéger du soleil.
De la même façon, j’ai planté le persil avec le thym car elle m’a expliqué qu’il supporterait le soleil direct mieux que la coriandre à qui je resserve un emplacement derrière les fraises.
Pour finir, j’ai semé celle-ci en intérieur, elle aussi dans une boite à œufs.
La menthe m’ayant été présentée comme très envahissante, je l’ai glissée dans un (très joli) pot à part afin qu’elle puisse se développer sans dévorer ses voisins.

Après avoir arrosé le tout, et avoir ressenti une vive satisfaction pointée de fierté, il ne me restait qu’à attendre.

Horreur !

J’ai découvert dès le surlendemain que mes fraisiers étaient colonisé de pucerons !

Ma douce a immédiatement décrété que “le jardinage oui, mais pas de pesticides sur le balcon”. La sentence est irrévocable, mais il est vrai que ça aurait été une mauvaise idée de mélanger insecticides et fleurs pour les pollinisateurs… Il me fallait donc une solution bio.

Après avoir interrogé sans succès la toile via un post Mastodon, j’ai fait quelques recherches. Revenaient souvent le purin d’orties et une décoction d’ail à vaporiser sur les plantes. J’ai aussi lu que la ciboulette plantée à proximité les repousserait, et j’en ai aussitôt planté quelques pieds.
Pour le moment, cette décoction et un brossage manuel des plants avec une petite brosse à dent afin de chasser les bestioles semble en avoir provoqué leur quasi-éradication. Affaire à suivre.

Premiers résultats

Cela fait maintenant 8 jours que j’ai acheté mes graines au marché, et je suis très encoragé par les premiers résultats.

Les fraisiers jettent leurs premières nouvelles feuilles ; les tomates sont presque toutes sorties de terre ; les fleurs pour les abeilles exposent leurs premières pousses…

Je me sens très fier et très impatient de ces premières pointes vertes ! J’ai commencé à tenir un petit journal pour essayer d’apprendre de mes inévitables erreurs à venir et progresser.

J’ai déjà repéré quelques plantes que je veux ajouter à notre balcon. Puisse cette expérience porter ses fruits ! dans tout les sens du terme.


  1. 🇺🇦 La Crimée n’est pas russe↩︎

  2. “La campagne « Des Fleurs pour les Abeilles » propose à chaque citoyen d’agir en faveur de la sauvegarde des abeilles, et de contribuer à son échelle à la défense de ce bien commun en semant des graines de fleurs mellifères”. Ils vendent ainsi des petits paquets de graines sélectionnées pour pousser presque sans effort et attirer et nourrir les abeilles 🐝. ↩︎