Mushishi est une de mes séries préférées. C’est un animé japonais, adapté des mangas de la mangaka Yuki Urushibara, comportant deux saisons diffusées en 2005 et 2014.

Description de la série

Se déroulant dans un pays fictif inspiré du japon médiéval, nous suivons le périple de Ginko, voyageant de village en village, offrant ses services de chasseur de Mushi.
En effet, le monde est peuplé de ces petites créatures, invisible aux yeux de la plupart des gens, qui sont la forme la plus élémentaire de vie. Ils coexistent passivement avec les hommes, sans but autre que d’exister. Leur présence n’est ni bénéfique ni maléfique, elle est simplement un élément de l’équilibre naturel des choses.

Mais parfois, un déséquilibre se crée, rompant l’harmonie de l’écosystème. Parfois, les Mushis se reproduisent en excès. D’autrefois, quelque chose a changé, et les Mushis disparaissent. Dans ces cas, animaux, plantes, hommes, Mushis, tous les êtres vivants souffrent du déséquilibre résultant. Et les hommes, souvent ignorant ces créatures qu’ils ne peuvent voir, se retrouvent démunis face aux maux qui les affligent.

Arrivent alors les Mushishi, chasseurs de Mushis, qui mettent leurs connaissances du monde invisible et de l’équilibre au service de la nature et tentent de rétablir une harmonie stable.

Imaginez qu’il existe des êtres vivants qui sont à la base de l’existence même et que ces êtres vivants ne peuvent être vus que par certains humains. Ils peuvent prendre toutes les formes possibles et peuvent entrer en contact avec les humains pour leur nuire ou pour leur garantir des pouvoirs surnaturels. Ces bestioles s’appellent les Mushi et certains hommes qui parviennent à les distinguer essaient de les étudier: on les appelle les Mushishi. C’est le cas de Ginko qui voyage à travers le Japon pour dépanner certaines personnes qui entrent en contact avec ces Mushi qui leur posent problème. Résumé de la série

Spectateurs, nous suivons les aventures d’un Mushishi en particulier. Ginko semble hors du monde. D’allure singulière, aux vêtements anachroniques, il ne s’arrête jamais longtemps à un même endroit. Il porte sa caisse de traitements d’herbes et d’encens là où l’on aura besoin de ses services.
Il s’évertue à trouver une solution respectueuse des mushis et des hommes quand il le peut, et à soulager autant de souffrance que possible quand il ne le peut pas.

Ginko, le Mushishi
Ginko, le Mushishi

Les grands thèmes abordés

L’harmonie entre l’Homme et la Nature est au cœur de cette série. Il n’y a pas de jugement moral ou de conflits belliqueux, simplement la volonté qu’à chacun d’exister dans ce monde, et les conséquences d’un déséquilibre entre les êtres vivants. Souvent, les problèmes que notre héros doit résoudre naissent de l’ignorance plus que de la malfaisance des antagonistes, et la solution se trouve dans le compromis et l’acceptation de l’étranger.

L’esthétique de l’animation

Il y a un très fort côté “Zen” qui imprègne les personnages, et la direction artistique s’applique à renforcer cette impression de tranquille beauté. Les paysages de montagnes et de forêts dessinés à l’aquarelle sont enchanteurs.

La musique, composée par Toshio Masuda, est simple et calme. Elle sous-tend les épisodes, jouée par de nombreux instruments traditionnels japonais. La place prédominante de lentes percussions rythme la série, évoquant le cœur battant du monde où évoluent les personnages.

Quelques extraits de l’OST de Mushishi

約束 (Promesse) Toshio Masuda
Une musique lente et triste qui sous-tend les épisodes les plus poignants. 👉 Source
鈴の雫 (Sons de cloches) Toshio Masuda
Une musique calme qui s’entend lors des épisodes les plus narratifs. 👉 Source

Chaque épisode a une histoire complète, et ils peuvent être regardés dans le désordre. Hormis Ginko, le personnage principal, il y a très peu de personnages récurrents. Cela renforce l’errance perpétuelle, sans attache, de notre protagoniste.
Les quelques épisodes qui développent son caractère et son histoire sont l’exception qui confirme la règle, et sont d’autant plus précieux et soignés. L’aura de mystère qui entoure les Mushis comme les Mushishis s’en trouve plus épaisse encore.

Que penser de la série ?

Cette série ne sera pas pour tout le monde. Il y a très peu d’action. Les épisodes ont une structure qui se répète pour beaucoup d’entre eux, et on anticipe souvent la fin de chaque histoire. La narration est souvent lente, et les épisodes de 20 minutes semblent durer plus longtemps encore. Ginko semble paradoxalement immuable : il voyage sans cesse mais ne change jamais. Il n’évolue pas dans ses convictions ni dans ses méthodes.
Ainsi seront déçus ceux qui cherchent une histoire haletante, où le héros s’accomplit et se transforme, apprend de nouvelles choses ou obtient de nouveaux pouvoirs.

Le monde en lui-même est à peine dévoilé : on devine un bestiaire et un lore sur lequel la série ne s’attarde pas. L’ordre des Mushishis est à peine évoqué, et il est rare que l’on en rencontre d’autres que Ginko. Comment sont apparus ces Mushis, ont-ils toujours été là, et comment ont-ils évolué n’est jamais même mentionné. Ils sont présents, vivants, et celà suffit.
Les adeptes de Lore resteront sur leur faim. Ceux qui veulent déchiffrer les règles régissant les univers de fantaisie et élaborer des théories sur les cosmogonies n’auront que peu de choses à se mettre sous la dent.

Pour moi, celà n’est pas une faiblesse de la série, mais un choix délibéré. Ici, il n’est pas question de développer les personnages, de leur faire découvrir le monde, apprendre de nouvelles connaissances ou acquérir de nouvelles capacités. Il est plutôt d’inviter le spectateur à contempler le monde, la Vie, avec la même bienfaisance tranquille que notre héros.

C’est une invitation à embrasser le calme et l’harmonie, à aimer les choses telles qu’elles sont, à trouver de la magie même dans les détails les plus insignifiants. C’est une invitation à se tourner vers ce qui n’est pas soi.

Pour toutes ces raisons, Mushishi est une de mes séries préférées.