article mis à jour le 22 décembre 2022

L’Ohnoseconde, unité de temps que l’on connaît tous tout en ignorant le nom. Chaque jour, vous et moi les traversons à regret et en subissons l’existence.

Qu’est-ce que l’Ohnoseconde ?

Étymologiquement composée de oh no — exclamation consternée exprimant le regret — et de seconde, ce joli mot désigne les instants fatidiques qui séparent le moment où l’on commet une erreur et le moment où on réalise qu’il est déjà trop tard.
C’est le moment où l’ou voudrait de tout cœur qu’il existe un bouton “annuler”, un “contrôle-Z” de la vraie vie.

D’une façon générale, on peut classer les ohnosecondes en deux catégories : les instants d’inattention (ohnoseconde passive), et les efforts inadaptés (ohnoseconde active).

Les Ohnosecondes passives

Dans une ohnoseconde d’inattention, nous sommes concentrés sur autre chose et commettons l’irréparable par négligence. En y repensant, on se dit “si seulement j’avais fait attention”. Ce sont par exemple ces moments où l’on claque la porte de sa maison en s’en allant, pour réaliser sur le paillasson que les clefs sont restées à l’intérieur ; où l’on laisse le café déborder car on a oublié de remettre le pot en place sous le percolateur ; où l’on s’assoit sur une chaise qui n’est en fait plus là.
Elle est passive, car elle naît d’une action qui n’a pas été prise (ramasser ses clefs).

Les Ohnosecondes actives

Les Ohnosecondes d’efforts inadaptés, elles, surviennent à l’issue d’un processus actif et délibéré. Elles sont la conséquence a posteriori évidente d’un travail soigneux qui visait pourtant un tout autre objectif. Ce sont ces moments où l’on casse un bout de plastique en essayant de le remettre en place ; où l’on se trompe d’ingrédient en cuisinant, ajoutant du sucre dans une pâte à quiche en lieu de sel.
Elles sont actives, car elles ne seraient pas arrivées si nous avions évité de faire quelque chose, si nous étions restés tranquilles juste un instant de plus.

On se sent toujours très bête après une Ohnoseconde. Nous sommes tous égaux devant leur fréquence et leur impitoyable irréversibilité. Bien sûr, toutes n’ont pas le même degré de sévérité. Certaines seront vite oubliées, alors que d’autre finissent en drames. Mais elles sont toujours, toujours une leçon d’humilité, nous rappelant inexorablement à quel point la situation nous échappe.

Dans tous les cas, c’est un terme et une notion très pratique que l’Ohnoseconde, et j’espère que ce mot rentrera dans le vocabulaire de plus de gens afin de décrire simplement ce phénomène si répandu.