J’ai vécu une situation insolite en quittant l’hôpital où je travaille en ce moment l’autre jour. J’avais fini ma journée dans le service de psychopathologie de l’adolescent, où nous avons en ce moment beaucoup de jeunes patientes anorexiques hospitalisée.
Je m’en allais donc, et au moment de passer la porte du service, un cri d’effroi retenti dans le couloir. Me retournant, je vois l’infirmière éclater de rire. Elle venait de casser la clef dans le cadenas du chariot contenant les plateaux-repas. Toute la nourriture pour les patients comme pour les soignant soudainement devenue inaccessible 😲 !
Les jeunes filles accourent voir ce qui se passe, et s’ensuit l’échange suivant :
- C’est vraiment pas mon jour ! commente l’infirmière à sa collègue, hilare.
- Ça veut dire qu’on ne va pas manger ? demande une patiente anorexique avec un fond d’espoir
- Super ! On commande McDo ! s’exclame l’aide soignante
J’ai eu du mal à ne pas rire du regard inquiet que s’échangèrent nos patiente à ce moment là.
Je trouve toujours touchant et rassurant ces instants d’humanité naturelle au cœur de l’hôpital où règne maladie et souffrance. Je pense que c’est aussi avec l’humour qu’on entretient la flamme d’empathie qui nous anime, et que l’on protège l’humanité de nos patients qui sont, et nous devons nous en souvenir, des personnes comme les autres.
Je suis rentré chez moi en souriant, ce soir là.