Hypnose : introduction

J’ai commencé une formation à l’hypnose.

C’est une discipline qui m’intéresse depuis le début de mes études de médecine, car je m’imagine l’utiliser en complément de ma pratique pour accompagner certains patients dans quelques problématiques où l’esprit et la perception du corps sont fondamentaux. Enfin, plus fondamentaux encore que dans le reste des pathologies rencontrées en médecine courante.

J’avais pu, pendant mon premier stage d’interne en 2020, assister à quelques consultations d’hypnose données par un médecin généraliste. Je l’ai vu pratiquer l’hypnose ericksonnienne1 pour prendre en charge un syndrome douloureux complexe, un arrêt de tabac, et une hyperphagie.

Je suis ressorti de ces consultations convaincu que maîtriser cet outil me permettrait de prendre en charge efficacement ces pathologies où le mental du patient est au premier plan, pathologies parfois compliquées à accompagner médicalement et émotionnellement.
Dans ces profils de pathologie, le patient peut ou non adhérer au traitement, le tolérer ou non, l’observer et en suivre les conseils proposés, ou au contraire s’en désintéresser. Cette ambivalence et parfois même opposition entre le soignant et le soigné peut être une source d’une grande frustration pour l’un comme pour l’autre, tout comme va l’être la différence entre leurs attentes de résultats et leurs espoirs de guérison.

La réussite de ces traitements est directement liée à la conviction du prescripteur et à la motivation de celui qui les prend (c’est vrai pour tout traitement, mais plus encore avec ceux là). Ainsi, de nombreuses techniques d’éducation thérapeutiques, d’entretien motivationnel et autres modalités d’accompagnement ont vu le jour. Et fait leurs preuves.

Je pense que l’hypnose est à ajouter à ces modalités thérapeutiques : une autre façon d’aborder les même problèmes ; une autre réponse à proposer à ceux pour qui les autres n’ont rien donné. Je ne m’intéresse pas personnellement à l’hypnose dans la psychothérapie, ni particulièrement dans le soin rapide (par exemple une anesthésie brève pour un vaccin ou un point de suture. Je l’utiliserai certainement, mais ce n’est pas l’aspect qui me fascine).

Je m’intéresse à l’hypnose comme moyen d’accéder aux modifications de l’hygiène de vie.

L’hygiène de vie est la pierre angulaire de la bonne santé. Un nom un peu pompeux pour décrire toutes ces petites habitudes que nous avons tous et qui influencent notre qualité de vie. On agit dessus par les règles hygiéno-diététiques (nom tout aussi pompeux). Ce sont les “mangez moins gras, moins salé, moins sucré”, les “pas d’écran avant de dormir” et autre mangez-bougez. Cruciaux et fondamentaux, mais parfois difficiles pour certains patients à mettre en place et à suivre dans la durée.


Bref, c’est avec ces opinions que j’ai commencé en janvier 2025 une formation à l’hypnose, dispensée par l’institut normand IMHEN, chapeautée par M. Yves Halfon2, psychologue au centre de la douleur de Rouen et à la maternité du Belvédère de Rouen.

J’écrirai sur mon blog à propos de mes apprentissages, questionnements et ressentis, et la façon dont mes avis et perception évolueront.


  1. L’hypnose ericksonienne est un branche de l’hypnose traditionnelle qui porte le nom de son fondateur Milton H. Erickson, et où le soignant va utiliser des suggestions pour permettre à son patient de se concentrer sur les éléments qui intéressent ce dernier, d’accéder au ressources non-consciente de l’esprit et de les mobiliser pour obtenir l’effet qu’il recherche. ↩︎

  2. Le parcours de Mr Halfon : https://www.hypnoses.com/decouvrir-notre-equipe/m-yves-halfon-psychologue ↩︎